C’est un soulagement pour les automobilistes concernés. Stellantis accélère sa campagne de rappel des véhicules équipés d’airbags Takata. Ces équipements défectueux, sous l’effet de la chaleur et de l’humidité, ont provoqué plusieurs accidents graves dont certains mortels, en Outre-mer et dans l’Hexagone.
À ce jour, il reste encore 160.000 véhicules à prendre en charge. En plus du remplacement proposé chez les concessionnaires du groupe et des partenaires, Citroën propose aussi depuis le début du mois aux clients qui le souhaitent une réparation à domicile.
Lundi, le patron de Citroën, Thierry Koskas, a même assisté en personne à l’une de ces réparations à Vitrolles, comme le rapporte franceinfo.
« Quand on est habitué à une voiture tous les jours et qu’on nous dit du jour au lendemain qu’il y a un problème et qu’on ne peut plus l’utiliser, on le vit un peu mal »
D’abord le côté conducteur, puis l’airbag du passager. Après environ une demi-heure d’intervention, Jade peut à nouveau conduire sa DS3. « Je vais pouvoir rouler tranquillement, en sécurité et aller où j’ai envie, repartir où je veux. »
La jeune femme de 20 ans, qui vit chez ses parents dans ce quartier pavillonnaire de Vitrolles, a continué à prendre le volant ces deux derniers mois, malgré la consigne reçue par Stellantis de ne pas utiliser le véhicule : sa voiture lui est est indispensable pour se rendre tous les jours sur son lieu d’alternance, à une soixantaine de kilomètres de son domicile. « On fait attention à tout, on ne conduit pas vite, beaucoup plus bas que la vitesse normale, parce qu’on se dit que si quelque chose arrive, on n’est pas protégé », raconte Jade.
« Ça fait des années que ça dure »
Sa mère, Hélène, est évidemment aussi soulagée. Sans rancune envers Citroën, même si, en plus du danger encouru par sa fille, elle regrette l’envoi très soudain de ces courriers recommandés alarmistes, et de l’absence de véhicule de remplacement. « J’entends tout à fait que ça a été compliqué pour eux aussi de gérer ça d’un coup, mais je sais que ce n’est pas de maintenant : ça fait des années que ça dure, déplore-t-elle. Donc je crois qu’ils ont été un peu dépassés par les événements. »
Le patron de Stellantis nie toute « crise Citroën »
Plus de 35.000 véhicules de courtoisie ont pourtant été mis à disposition des clients lésés, selon Stellantis. Thierry Koskas, patron de Citroën, reste discret. Un peu à l’écart, il l’assure : « Ce n’est absolument pas une crise Citroën, c’est une crise Takata. » Et il promet que Citroën se plie en quatre pour tout le monde. « Forcément, je peux absolument comprendre et admettre la gêne que nous occasionnons pour cette opération, poursuit-il. Mais d’abord, je veux insister sur le fait qu’elle est totalement exceptionnelle par son ampleur. On améliore le dispositif progressivement. On a lancé la campagne le plus rapidement possible, complètement guidés par le principe de précaution. »
Aujourd’hui, Citroën remplace plus d’une centaine de paires d’airbags par semaine, et vise l’objectif d’un millier de véhicules réparés par semaine d’ici la fin de l’été. Un milliard d’euros a été provisionné par Stellantis pour la prise en charge de ces airbags défectueux en Europe.
Autre défi : trouver les 80.000 propriétaires de véhicules défectueux qui ne se sont toujours pas signalés.
Lundi 29 juillet, une plainte contre X dans l’affaire des airbags Takata a été déposée auprès de la procureure de la République de Versailles, au nom de six premiers plaignants réunis au sein d’un collectif de consommateurs.