Acheter son billet de train à La Poste, la mesure divise en PACA : « On va passer des heures à attendre

La mesure n’est pas encore effective mais La Poste confirme à ICI Provence former des agents pour vendre des billets TER en partenariat avec la Région. Le but est de faciliter l’accès aux titres de transport dans les gares sans guichet alors que 40% des billets achetés sont encore matérialisés.

Acheter son billet de train dans un bureau de poste sera prochainement possible en PACA. L’offre concerne uniquement les trains du quotidien, les fameux TER. ont en effet signé un partenariat en juin 2025 avec l’objectif de faciliter l’accès aux titres de transport dans les gares sans guichet.

Il faut dire qu’en Provence, si 11% des ventes de billets se font au guichet, selon des chiffres avancés par la Région, 40% des titres TER achetés sont toujours matérialisés.Le dispositif doit être expérimenté dans 26 bureaux régionaux dont huit dans les Bouches-du-Rhône, à Martigues, Cassis, Istres, Sausset, Vitrolles, Tarascon, Salon et Port-de-Bouc.Les Hautes-Alpes (quatre bureaux), les Alpes-de-Haute-Provence (deux bureaux) et le Var à La Garde sont aussi concernés par la mesure annoncée pour la rentrée de septembre.Mais selon les informations d’ICI Provence, elle n’est toujours pas effective. « Des agents sont en cours de formation » confirme la direction régionale sans préciser quand l’achat de billets de trains dans les bureaux retenus sera possible. « C’est en cours de déploiement » répond sans plus de précision Jean-Pierre Serrus, chargé des transports à la Région.« L’idée est vraiment de faciliter les achats de billets en multipliant les points de vente au-delà des guichets de gare », poursuit l’élu estimant que « tout le monde y gagne ». Les billets ainsi vendus sont évidemment au même tarif que ceux achetés en gare.

ICI Provence a testé l’achat de billets TER à La Poste de Vitrolles avec des clients finalement assez partagés.« C’est une bonne initiative » se réjouit Gérard, retraité malvoyant. « Pour les habitants, il n’y a pas lieu de se déplacer trop loin pour prendre son billet ». Pour lui faut même aller plus loin : « Peut-être dans les grands supermarchés, pourquoi ne pas ouvrir des boutiques SNCF comme il fût un temps, c’était le cas aussi. »« C’est vrai que ça peut-être pratique pour la proximité des logements, abonde Véronique, un peu pressée en sortant de La Poste. Mais la quadragénaire nuance rapidement son enthousiasme : « Sur les horaires d’ouverture de La Poste, ça peut être complexe ».Danielle, 74 ans et une énergie débordante est pour la possibilité d’acheter son billet de train dans un bureau de poste : « Personnellement je ne vais pas sur internet pour acheter un billet, je ne sais pas faire ».Raymonde aussi valide l’idée mais la retraitée à la voix rocailleuse met un petit bémol : « Pour ceux qui peuvent s’en servir c’est bien. Mais si c’est dans une gare, c’est encore mieux que venir à La Poste ! »Philippe promène son chien à côté du bureau de poste. Il partage cet avis : « Avant on faisait déjà un peu la queue, maintenant on va patienter pendant je ne sais combien de temps. On va passer des heures à attendre parce qu’ils vendent des billets de train » lâche-t-il un brin bougon.

À La SNCF comme à La Poste, les syndicats s’interrogent. « Pourquoi la SNCF ferme-t-elle son offre et pourquoi La Poste se propose-t-elle alors que ce n’est pas son métier ? » se demande Paul-Maurice Aldebert chez SUD PTT. « Je ne pense pas que nous soyons les mieux placés pour ça ».Pour le syndicaliste, vendre des billets de train est un métier à part : « Dans quelles conditions ça va se faire ? On n’en a pas d’idée précise » peste-t-il en dénonçant le manque de transparence de la direction. « Les postiers ne sont pas des cheminots. Donc vendre des billets de train c’est une chose mais après connaître le fonctionnement, renseigner au mieux les clients, je ne sais pas les informations qu’auront nos collègues ».Autre inquiétude, le risque lié à d’éventuelles réclamations de voyageurs mécontents : « Il ne faudrait pas que les guichets des bureaux de poste deviennent le bureau des réclamations » ironise Paul-Maurice Aldebert.

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