Apprendre à connaître l’étang de Berre pour le préserver

, Apprendre à connaître l’étang de Berre pour le préserver

Enclavés entre un lotissement, une route départementale et les pistes de décollage et d’atterrissage des avions, les salins du Lion sont un petit coin de paradis ornithologique. Le chemin qui mène à cette réserve d’une vingtaine d’hectares gérée par l’aéroport Marseille-Provence porte le nom adéquat de chemin des oiseaux. C’est à ce niveau qu’une quinzaine d’habitants ont rendez-vous à 10h, ce mardi matin, pour une balade encadrée par Fanny Argiro, chargée d’étude Natura 2000, biodiversité et sensibilisation au sein du Gipreb, le syndicat en charge de la réhabilitation et du suivi scientifique de l’étang de Berre. Une sortie organisée par la médiathèque de Vitrolles La Passerelle.

La vie ne manque pas dans la zone humide. Tandis que les bruits des réacteurs rompent régulièrement la quiétude des lieux, des foulques macroules, des flamants roses, des aigrettes garzettes et des cormorans se prélassent dans l’eau. « L’Arc, la Touloubre et la Cadière qui se jettent dans l’étang engendrent des apports d’eau douce naturelle, ce qui crée ces lieux très riches en biodiversité », explique Fanny Argiro.

Diversité d’espèces
et de paysages

Les oiseaux sont immédiatement visibles, mais sous l’eau et dans les herbes aussi, les espèces sont nombreuses. Palourdes, tortues cistudes, daurades, muges, carpes, méduses, hippocampes, rougets… Sans oublier les végétaux, entre la zostère et son rôle anti-érosion, les ulves, les cladophores ou encore le cadmium. Au total, 161 espèces ont été identifiées par les scientifiques du Gipreb, qui les ont recensées dans un livre intitulé La faune et la flore de l’étang de Berre.

L’objectif de l’ouvrage : inciter les habitants à préserver ce patrimoine commun qu’est la biodiversité. Car les riverains sont nombreux à avoir une image erronée de la plus grande lagune salée d’Europe. « On vit à côté, mais on ne connaît pas l’étang, admet Florence, agente au sein de la médiathèque de Vitrolles. On se pose toujours la question de la pollution à cause des industries qui le bordent. » Pourtant, en dehors de la centrale EDF de Saint-Chamas qui turbine de l’eau douce, « plus aucune usine n’y envoie ses rejets », assure Fanny Argiro.

Face à ce manque de connaissances, le Gipreb mène des missions de sensibilisation auprès des populations. « On essaye de créer une identité de l’étang de Berre et de valoriser la biodiversité, qui se retrouve invisibilisée derrière l’industrie, poursuit la chargée de mission du syndicat. On a par exemple mis en place le festival les Fêtes de l’étang, qui se déplace l’été de commune en commune pour montrer la diversité de paysage qu’on peut trouver, entre la roche sédimentaire d’Istres, les salins de Vitrolles ou la zone humide du parc de la Poudrerie, à Saint-Chamas. »

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