À Vitrolles, le centre de sauvegarde de la faune sauvage Aquila est là, comme son nom l’indique, pour sauver les animaux sauvages en danger. Le problème pour Michel Phisel, sa cheville ouvrière, c’est que souvent on lui confie des bêtes qui n’ont rien à faire dans son refuge. « Tout le monde amène tout et n’importe quoi » résume-t-il. D’où la nécessité de faire de la pédagogie, comme samedi 21 septembre à l’occasion de la fête d’automne du centre, où il donnera la conférence “Un animal sauvage en détresse, c’est quoi ?”.
Ça part toujours d’une bonne intention. « Il y a un chevreuil qui a la tête en sang, venez vite ! » Non, Michel Phisel n’ira pas, « parce que ses bois ont poussé, et les lambeaux de velours ensanglantés, c’est un phénomène normal, il ne s’est pas fait mal ».
Plus fréquent, le cas du petit lièvre que le chien a trouvé au fond du jardin. « Les gens partent du principe que c’est comme les lapins. Mais non, les petits lièvres sont déposés à droite à gauche, la femelle tourne pour les alimenter. C’est normal. » Et cela peut se produire en cette fin d’été, car des naissances sont encore possibles.
« Un animal sauvage est fait pour rester dehors »
Le hérisson traversait pour aller voir une amie. Ce renardeau ne demandait rien à personne et attendait tranquillement sa maman. « Oui, mais il va mourir ! » Non, recadre le naturaliste haut-alpin. Il ne faut pas perdre de vue un principe simple : « Un animal sauvage, il est fait pour rester dehors. » En s’il y a un doute, un SMS au centre de sauvegarde ou un coup de fil pour en avoir le cœur net.
Dans les Hautes-Alpes comme ailleurs, la population perd le contact avec la nature, et les néoruraux n’ont pas le même rapport à la faune sauvage que les anciens. Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux, observe Michel Phisel : le petit hérisson trop mignon du web alias “choupisson” n’a rien à voir avec le hérisson de la vraie vie, « un guerrier » qu’il faut laisser à sa vie au grand air. « On ne doit pas faire d’anthropomorphisme, l’animal sauvage a sa vie propre. »
Mais quand une bête est vraiment en détresse, le centre de sauvegarde répond présent. « J’ai une cigogne avec le bec cassé. Là oui, on a besoin. Un copain est venu avec une buse restée accrochée dans du barbelé et qui avait un trou dans l’aile ; je l’ai soignée et elle va repartir dans le Vercors, où elle sera relâchée. Là, on est pile poil dedans. »
Fête d’automne du centre de sauvegarde de la faune sauvage, samedi 21 septembre de 10 heures à 19 heures à Plan-de-Vitrolles. Stands, conférences, expositions, producteurs locaux, artisanat, concerts. Contact : centresoins0405@gmail.com ou 06 77 97 21 22