Fini, le Terminal 1 gris et froid. Après deux ans de travaux et de palissades qui ont parfois fait tourner les touristes en bourrique, l’aéroport de Marseille-Provence promet aux voyageurs une expérience simplifiée et améliorée aux couleurs provençales. « Notre ambition, en une phrase, c’était de passer d’un passage obligé à un moment de plaisir », résume Julien Boullay, le directeur commercial et marketing.
Un moment de plaisir qui commence par une circulation lisible. « Jusqu’à présent, le parcours du Terminal 1 pouvait paraître simple aux yeux des habitués, mais il était très compliqué pour les occasionnels, poursuit le responsable. Il y avait deux halls, plusieurs contrôles de sécurité pour rejoindre les salles d’embarquement – quatre au plus fort. » Une fois les travaux terminés, à la mi-juin, les services de sûreté seront rassemblés dans un seul et même endroit et les salles A et B seront fusionnées.
Seconde problématique, et pas des moindres : la plupart des boutiques et restaurants se trouvaient en amont de la zone réservée. « Depuis le 11 septembre, les impératifs de sûreté ont été décuplés, explique encore Julien Boulay. Les voyageurs arrivent très en avance et ne traînent pas pour passer les contrôles. Beaucoup se plaignaient de ne trouver aucun commerce pour patienter avant l’embarquement. » Un retard dû à l’absence de rénovation d’ampleur depuis près de trente ans, non sans conséquence sur le chiffre d’affaires de l’aéroport.
À partir de la mi-juin, ce sont 680 m2 de surface commerciale supplémentaire qui seront offerts aux voyageurs, avec deux fois plus d’enseignes et neuf nouveaux restaurants en zone réservée. Au total, 150 emplois directs seront créés. Avec ces investissements (200 millions d’euros), l’aéroport affiche l’objectif de voir les dépenses des passagers augmenter de 50%. Une véritable manne financière, puisque le Terminal 1 voit transiter 7 millions de passagers chaque année.
Une vitrine de la Provence
Avec ce tout nouveau Terminal 1 et la réhabilitation des 28 000 m2 existants pensés par le cabinet Foster & Partners, l’ambition de Marseille-Provence était aussi de rendre hommage à la région. À leur arrivée, les passagers circuleront comme à Aix sur le cours Mirabeau, avec d’un côté les banques d’enregistrement et de l’autre les terrasses des restaurants. Une fois passés les contrôles de sécurité, ils pourront flâner dans le tout nouveau duty free, connu comme un marché provençal avec de nombreux clins d’œil : pétanque, savon de Marseille, bar d’apéro. Entièrement vitrée et imaginée en référence au Vieux-Port avec ses cabanons en bois qui abriteront les commerces et les restaurants, la zone d’embarquement laissera apercevoir d’un côté l’étang de Berre, de l’autre les collines de Vitrolles.
« Dix nouveaux espaces de restauration mettent en avant la cuisine locale ou sont des concepts imaginés par des talents de la région de Marseille », se félicite Julien Boullay. Parmi eux, les Jardins de la Sainte-Victoire, un établissement éco-responsable à la carte bistronomique, dont la vocation est de former les jeunes du territoire en insertion professionnelle. « Chaque année, nous formons trente apprentis, deux d’entre eux travailleront d’ailleurs à l’aéroport », confie le co-fondateur Arnaud Castagnède.