Véhicules pour le changement : Gauri Gill sur la capture des protestations des agriculteurs indiens

Un village sur l’autoroute est exposé au nouveau centre de photographie du V&A, présenté sous forme de 48 tirages dans deux grilles distinctes, créant un sentiment d’uniformité mais aussi de durée, comme la numérisation des pages d’un calendrier. Gill documente une cause sans ses fantassins, l’architecture plutôt que les individus de la résistance. « J’ai commencé à observer un aspect des protestations que je ne voyais pas représenté et qu’il me semblait important d’enregistrer, à savoir les structures très ingénieuses que les agriculteurs créaient pour résister aux longs passages du temps », explique-t-elle. Les camions ont été continuellement modifiés pour résister aux intempéries, tandis que les bibliothèques, les potagers et autres conforts domestiques sont arrivés au fil du temps. « [The farmers] ont dû trouver des moyens de transformer leurs véhicules ainsi que de fabriquer des structures éphémères en bambou, en carton, en bâche, etc., pour permettre leur vie et la manifestation. Je me suis intéressé à ces structures parlantes ou demeures profondément bienfaisantes.

Le projet complet oscille entre une focalisation sur la singularité et la collectivité. Il y a une intimité dans la manière dont les différents agriculteurs ont adapté leurs camions avec des échelles, des drapeaux et des tapis, mais ils sont unis par leurs circonstances. Plus de 700 agriculteurs sont morts au cours des manifestations qui ont duré un an, ce qui rend l’absence de sujets humains quelque peu inquiétante. Sur une photo, les jambes d’un homme sont visibles, un moment de repos loin de la manifestation active. Les images vides véhiculent un sentiment d’abandon, reflétant la précarité à laquelle l’industrie était confrontée avant l’abrogation des lois.