« Les sourds et les malentendants, on ne les voit pas beaucoup. J’avais envie de montrer qu’ils existent. Et puis c’est une fierté, un honneur de représenter la France« , déclare Emma Reymond, 21 ans, au sujet des motivations qui l’ont incitée à candidater pour porter la flamme olympique lors de son passage dans les environs, le 12 mai prochain.
Cette jeune championne multimédaillée de badminton, sourde sévère et profonde de naissance, avait rempli deux candidatures différentes : une sur le site de la fondation Banque populaire, son sponsor et une sur celui du Relais de la flamme.
C’est avec celui-ci qu’elle a été sélectionnée : « Je n’y ai pas cru quand j’ai reçu le mail. J’ai ressenti une grande émotion. Maintenant je suis excitée et j’attends les informations, elles arrivent au compte-gouttes. Je sais que ce sera à Cassis, le 12 mai, sur 200 mètres. J’ai rendez-vous à 6 h 30, mais je ne sais pas encore où« , raconte la jeune fille, dont le parcours sportif force le respect.
« Des murs du handicap à franchir »
L’itinéraire d’une enfant pas vraiment gâtée par la nature : sourde de naissance, mais aussi atteinte de troubles pulmonaires et hyperactive, lui trouver un sport qui lui convienne n’a pas été facile pour ses parents : « Elle a pratiqué l’athlétisme mais comme c’était en extérieur, ce n’était pas simple avec ses problèmes de santé. Comme je jouais au badminton en loisir, je lui ai proposé d’essayer.«