De la gare de Vitrolles-Aéroport-Marseille-Provence, la vue sur l’étang de Berre et l’aéroport est imprenable. « Ce funitel offrira une vraie bonne expérience à toutes les personnes qui mettront le pied dans le territoire en arrivant de l’aéroport », se réjouit Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Aix-Marseille-Provence, qui milite pour le câble depuis une dizaine d’années. Son souhait est enfin réalisé. D’ici 2027, trois cabines pouvant transporter jusqu’à 120 personnes toutes les 6 minutes relieront l’aéroport de Marignane à la gare de Vitrolles, située plus haut. Le coût a été évalué à 31 millions d’euros en 2019. « Nous avons fait le choix de ce mode de transport en raison de la distance, courte mais compliquée à parcourir à cause des routes et autoroutes à traverser », explique Martine Vassal, présidente de la Métropole, qui finance 80% du projet.
Vitrolles n’est pas oubliée dans ce plan de mobilité. Une plateforme d’échange multimodale devrait être créée d’ici le deuxième semestre 2025, avec une gare routière capable d’accueillir le Zénibus et un ascenseur incliné permettant un accès à la gare ferroviaire, située à 35 mètres en contrebas. Les « deux cabines d’ascenseur à ciel ouvert pouvant accueillir 20 personnes chacune » seront prêtes un an avant, précise Joëlle Couturier, directrice générale de la mobilité à la Métropole.
Un puzzle à réassembler
Une liaison nécessaire dans ce bassin d’emploi fort de 34 000 salariés et donc souvent engorgé. « Cette zone économique s’est fortement développée et les infrastructures n’ont pas suivi », admet Philippe Bernand, président du directoire de l’aéroport. De fait, peu de personnes empruntent les transports en commun pour aller prendre l’avion. Sur les 10 millions de passagers annuels, seul 1,8 million ne vient pas en véhicule individuel. Ils sont 900 000 à prendre le bus en provenance de Marseille et seulement 200 000 à opter pour le train « en raison du manque de fiabilité de la navette qui le relie à l’aéroport », selon Joëlle Couturier. « Ce téléphérique répondra à la problématique du dernier kilomètre », se réjouit Martine Vassal. La future ligne prévoit également un arrêt à Airbus Helicopters, qui emploie quelque 7 000 salariés sur site.
Avec cette nouvelle mobilité s’ouvre un certain nombre de possibilités, notamment pour l’entreprise aéronautique de repenser les hectares qu’elle consacrait au stationnement des véhicules. « Ce secteur comporte de gros acteurs économiques, commence Loïc Gachon, maire de Vitrolles. La connexion de ces activités aux infrastructures de transports était notoirement insuffisante. Cette amélioration permet d’envisager une mutation des espaces, une densification économique et un remodelage de l’écosystème des entreprises. »