Le visage de Vitrolles est en pleine métamorphose. Après avoir réhabilité les Pins, la municipalité socialiste s’attaque au Liourat, plus au sud. Ce lundi 19 février, l’État, la Métropole et la Ville signaient une convention pour ce nouveau projet de renouvellement urbain qui s’étalera de l’automne 2024, avec la livraison du nouveau groupe scolaire des Pins – qui devrait vraisemblablement s’appeler Robert-Badinter – au second semestre 2028, pour un montant total de 66,5 millions d’euros.
La démolition des 111 logements sociaux de la résidence Prévert, construite en 1986, est prévue pour le second semestre 2025. « C’est un bâti récent, presque monogénération, mais qui a été mal pensé, tant sur la qualité des matériaux que sur l’architecture recroquevillée sur elle-même, explique Loïc Gachon, maire (PS) de la commune. C’est le dernier né des quartiers et pourtant, c’est celui qui fonctionne le moins bien socialement et économiquement. » Initialement, la Ville souhaitait seulement repenser l’amphithéâtre et l’esplanade. Finalement, c’est tout un programme qui se profile. La piscine, qui sera relocalisée, laissera la place à de nouvelles résidences de deux étages. Quelque 148 nouveaux logements seront construits, dont une quarantaine en accession sociale, une cinquantaine en locatif privé et 56 en promotion privée. Les bâtiments intégreront 485 m2 de commerces de proximité et 600 m2 de locaux consacrés au service à la personne. Le quartier sera raccroché au reste de la ville par une promenade paysagère et piétonne, tandis que le nouveau square Colucci proposera une aire de jeux imaginée par les enfants du groupe scolaire Lucie Aubrac, des espaces de repos et des jardins partagés.
Mémoire et concertation
Initié dès 2015 avec une opération d’intérêt régional, le renouvellement a mis quelques années à démarrer. « Ce temps a permis de répondre aux préoccupations des habitants, d’identifier leurs besoins et d’obtenir leur adhésion. C’est donc un bon programme », salue Michaël Sibilleau, sous-préfet à l’égalité des chances.
Au-delà de la concertation qui s’est étalée de juin à décembre 2022, la municipalité a souhaité garder une trace de la mémoire des habitants de la résidence Prévert. L’association vitrollaise Vatos Locos a donc réalisé un documentaire de 26 minutes sur le sujet. « Ils vont donner une nouvelle image au quartier, y témoigne un riverain. Peut-être qu’elle sera plus belle, mais pas pour moi. »