L’année dernière, le Jardin sonore, organisé sur 4 jours, avait attiré pas moins de 22 000 festivaliers. Cette année, avec une soirée en moins, 16 000 passionnés se sont tout de même pressés du côté du domaine de Fontblanche pour venir (re) découvrir Soprano, Ben Harper, John Butler ou encore Shaka Ponk.
Au de-là des simples chiffres, l’équipe de Village 42, société organisatrice de l’évènement, a une nouvelle fois su mettre Vitrolles sur la carte de France. Programmation, affluence, animations, ancrage territorial etc. On fait le point avec Alexandre Langlais, responsable du festival.
6 000 personnes en moyenne par soir
Cette année, la soirée la plus suivie a été le deuxième jour de festival pour la venue de Ben Harper avec 6 000 festivaliers. Même affluence pour Shaka Ponk en clôture de festival. La première soirée, avec Soprano, n’a accueilli « que » 4 000 spectateurs. » Ça reste tout de même une édition réussie », avance Alexandre Langlais. On a fait des records de fréquentation pour le Jardin sonore. On a réussi à capter du public qui est venu pour des têtes d’affiche et qui est resté pour découvrir d’autres artistes et le site. C’est aussi ça notre vision pour un festival.«
Une programmation toujours évolutive
Faire cohabiter sur une même soirée des artistes hip-hop, pop ou rock, c’est souvent un pari risqué qui peut faire perdre de vue le public non averti ou le rendre un peu indécis à se déplacer.
Mais l’équipe de Village 42 reste sur ce savoir-faire pour mettre en place son festival. « Les artistes internationaux ont leur public, on le voit. À nous de continuer là-dessus même si le but n’est pas de faire une star internationale pour faire une star internationale. Les retours sont bons de la part des spectateurs. L’objectif est aussi de proposer de la qualité, pas que de la quantité. Cette année, on a croisé les publics comme dans un vrai festival. On est donc assez contents. Il faut continuer à travailler là-dessus. Si on peut faire un ‘gros’, on le fait et on maintient l’émergence et les tremplins. » Une façon de donner la parole à tous les styles.
Un travail accentué avec le territoire
Dans le but d’aller chercher toujours plus de publics moins habitués au lieu et à l’évènement, Village 42 souhaite intensifier le travail de terrain à l’année avec la Ville, partenaire indissociable qui fournit aussi bien le site, des subventions et des moyens techniques.
« La collaboration avec la ville est unique. On veut aussi redévelopper comme avant les actions avec les centres sociaux, mettre en place des ateliers, intégrer la population locale. Donner une vraie place et la parole à tous et favoriser encore plus l’ancrage sur le territoire. Ça passe aussi par des partenariats avec des entreprises locales. Axxo pour les goodies, Dushow pour le côté sons et lumières. Être un vrai acteur du territoire, c’est notre souhait « , avance Alexandre Langlais.
Kezako en 2024 ?
L’alchimie entre têtes d’affiche et artistes émergents. Voilà le credo choisi par Village 42 qui souhaite donc avant tout s’inscrire dans la durée. Alors après six éditions, le contrat est rempli même si certains ajustements sont à prévoir pour 2024. « On doit aussi aller chercher du public pas habitué. »
En effet, pour Soprano, l’affluence moindre a peut-être été impactée du fait que l’artiste a beaucoup tourné ou n’est pas un habitué des festivals. La recette miracle est dure à trouver. Une chose est sûre, on reste sur 3 jours de festival et une programmation évolutive et éclectique. « On peut rester sur la même physionomie de festival avec 3 jours, ça marche assez bien. Le but est vraiment de faire vivre l’expérience festival au public. Ça reste très dynamique d’avoir plusieurs scènes. On a vu des spectateurs de Ben Harper restaient pour Lorenzo ! Aujourd’hui, on est reconnu et la concurrence est encore plus accrue. On va maintenir le cap pour pérenniser l’événement. Il y a beaucoup de demandes, faut dégainer plus tôt car on est un peu moins outsider qu’avant et il y a d’autres évènements en même temps ! »
Côté scène de stand-up, l’aventure devrait continuer. « C’est un exercice particulier pour les artistes car le public ne vient pas pour eux, c’est en plein air mais il y a eu une vraie satisfaction avec des sites pleins. La scène bodega a été une vraie révélation pour ça.. »
Côté foodtrucks, c’est l’un des chantiers à revoir en revanche explique cette fois Village 42. « Il va falloir améliorer l’offre car il y a beaucoup de monde et le site a été un peu petit. On peut imaginer l’agrandir sur le côté du VIP et du parking. Penser à un autre site pour les voitures avec le stade d’à côté. On va travailler là-dessus. « L’offre VIP a aussi bien marché et sera renouvelée. « C’est la 2e année. On garde ce côté VIP à la cool. On a trouvé un bon équilibre. »
Dès la première soirée, les festivaliers grouillaient dans le domaine de Fontblanche. Retour sur leurs impressions en quelques témoignages.
Elle a fait la route depuis Risoul pour venir, accompagnée de sa soeur, de son beau-frère et de leur fille : « C’est la deuxième fois que je viens, ma filleule m’a offert la place à Noël pour voir Soprano! », explique Sabrina. En jonglant avec les hot dogs, elle précise : « Ma soeur habite juste à côté, ça n’a pas été compliqué de venir. »
Chacun son expérience
Pour d’autres, le JS 2023 a été une belle surprise. Première fois en effet pour Cham, Léa et Alicia, trois ados de Vitrolles et de Rognac. « Je fais partie des bacheliers de cette année, ma place m’a donc été offerte. C’est une très bonne chose, il n’y a pas ce genre d’initiative dans la zone habituellement et ça permet de s’amuser l’été. C’est une super récompense pour le travail qu’on a fait ! », déroulent Cham. Aubin et Arvin, deux amis habitués des festivals, avaient plutôt l’air un peu perdu à Fontblanche… « Cette année, on a fait l’Oktoberfest, Dour, Tomorrowland, Garorock, on est rodés ! »Ils poursuivaient : « On s’attendait à un petit festival, ambiance jeune, et là, il n’y a que des familles. C’est bien pour les familles, je ne dis pas. Mais bon… C’est différent, c’est sympa, bonne ambiance. Ça fait un peu penser aux ferias. Meilleur artiste : les cigales. Et on ne les félicite pas assez ! »
Pour Julie et Nathalie, c’était aussi l’occasion de profiter entre amies même si quelques ajustements devraient être faits l’année prochaine selon elles. Venues sans enfants, elles louaient les multiples points d’eau, mais pestaient contre le manque de places pour se garer. « Je sais bien qu’il y a les navettes qui ont été mises en place depuis le Grand Vitrolles, mais quand on débarque avec ses enfants, qu’il faut ramener la troupe à pas d’heure, ça serait quand même mieux qu’il y ait un grand parking… La prochaine fois, j’espère ! »
Si les festivaliers ont été globalement conquis par cette nouvelle édition, du côté des bénévoles aussi, l’ambiance était garantie et c’était une belle opportunité de faire partie d’une grande famille trois jours durant.
Valentin, originaire de la région parisienne, fait partie des nombreux bénévoles qui se sont activés sur le JS2023. « Je profite de mes vacances chez mon grand-père pour ajouter une ligne sur mon CV. J’étudie les métiers d’art et du design et suis en alternance en vue d’obtenir mon diplôme national. En 3 ans, le cursus prévoit une spécialisation progressive et ce sont les métiers de la lumière dans l’événementiel qui me passionnent, d’où ma présence à Vitrolles cet été. C’est toujours une bonne expérience à prendre lorsque l’on est jeune ! »
Passionnés de musique, curieux ou en recherche d’expérience, le JS, c’est aussi ça. Un tremplin pour certains. Musiciens comme citoyens.