Premier employeur dans la région Provence-Alpes Côte d’Azur avec plus de 13.000 employés, Airbus Helicopters annonce ses objectifs de croissance avec des créations d’emplois à la clé.
Quand il travaille à l’assemblage d’une boite de transmission d’un hélicoptère, Ludovic Mauro sait que de la qualité de son travail est un élément essentiel de la sécurité des vols. « On y pense toujours, c’est bien de l’avoir dans un coin de la tête qu’il y a des vies en jeu, qu’on ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe comment », reconnaît le moniteur mécanicien, interrogé par Loïc Cohen-Hebbache. Sur son site historique de Marignane, l’un de ses plus grands sites de production, Airbus Hélicopters a convié la presse ce vendredi 24 mai pour présenter son plan de modernisation. Pour le premier employeur dans la région avec plus de 13.000 emplois directs, cela passe par une transformation profonde.
L’entreprise termine cette année la spécialisation de ses sites. Marignane, créé il y a plus de 80 ans, va ainsi être « centre d’expertise » des rotors et des transmissions de toute la gamme d’hélicoptères du groupe.
« Il y a une réelle tradition, un réel savoir-faire sur Marignane-Vitrolles et ce savoir-faire, nous allons le développer, explique Pascal Kuhn directeur de site – Airbus Hélicopters à Marignane. Une université de la mécanique va ouvrir ses portes à Vitrolles pour « renforcer cette compétence ».
A côté de ce cœur de métier, le site provençal va conserver sa diversité. Plus de 200 métiers sont représentés sur le site. « Si nous sommes spécialisés sur les éléments mécaniques, ça ne veut pas dire que nous faisons que ça, il y a des activités de production classique, c’est-à-dire d’assemblage des hélicoptères et surtout, il y a l’activité de conception, et le support et le service ». Sur le site de Marignane, la moitié du chiffre d’affaires est généré par la production d’hélicoptères neufs et l’autre moitié par la maintenance et le maintien en service des aéronefs, fait remarquer le directeur du site.
Airbus Helicopters est leader mondial sur le marché civil et veut le rester. Troisième au niveau européen sur le marché militaire, il entend développer ses parts en « militarisant » ces hélicos civils et en développant des appareils militaires, comme le H160, le Tigre Mark 3, etc… Airbus a également dans sa manche le prototype de son RACER, qui a volé la semaine dernière, un hélico rapide, capable de voler à plus de 400 km/h (deux fois plus vite qu’un hélico classique), qui pourrait avoir un jour un débouché militaire. Côté innovation, Airbus travaille à améliorer la sécurité des vols. Par exemple, « baisser la charge de travail pour le pilote, avec tout un tas de systèmes qui vont pouvoir l’aider à prendre les bonnes décisions en temps réel », pointe Laurent Mazoue, directeur des opérations Airbus Helicopters.
La préservation de l’environnement par la baisse des émissions carbone est aussi un objectif affiché en utilisant de plus en plus de carburant durable, le sustainable aviation fuel (SAFF).
Nos hélicoptères sont déjà testés avec 30% de carburant propre et on veut monter jusqu’à 100% dans les années futures. x
Laurent Mazoue, directeur des opérations Airbus HelicoptersFrance 3 Provence-Alpes
Le groupe développe de nouveaux produits et améliore ses process pour être plus performant. En 2023 dans le monde, Airbus a livré 346 hélicoptères, dont près de 250 ont été fabriqués à Marignane, soit deux tiers de la production. L’entreprise se porte bien. Les commandes affluent.
« On a un carnet de commande qui est l’équivalent de trois ans de production, on a une rentabilité qu’on estime correcte et qu’on veut encore développer dans les années à venir, c’est pour cela que l’on veut investir sur nos sites pour aller chercher un nouveau niveau de performance », indique Laurent Mazoue.
Une croissance qui va s’accompagner de créations d’emploi. Dans la production, le secteur tertiaire comme dans le développement. Du Bac pro à l’ingénieur. Airbus Helicopters et les 250 entreprises de la filière hélicoptères dans le sud de la France vont recruter 4 000 personnes dans le bassin provençal d’ici à 2028.