Vitrolles : de footballeur à braqueur de banque, le comédien Bruce Dombolo se livre auprès ses jeunes

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Les jeunes venus à La Passerelle pour assister au cycle de rencontres avec des Vitrollais ayant eu « un parcours atypique » dans le cadre de la prévention de la délinquance, étaient impatients de dialoguer avec Bruce Dombolo, après avoir fait des recherches sur internet.

Né à la Belle de Mai, Bruce est arrivé au quartier des Pins à Vitrolles à l’âge de 6 mois : « J’ai été à Jean de La Fontaine en maternelle, mon CP à Paul Cézanne et mon CE2 à Jean de la Fontaine puisque j’avais déménagé au Liourat et j’étais un intello, faisant partie des premiers de la classe. Mais à Henri Fabre, ceux du fond de la classe rigolaient en permanence et je me suis dit que ma place était peut-être derrière avec eux. Alors tout a basculé, et j’ai complètement décroché.« 

Il avait deux rêves, soit devenir footballeur professionnel, soit un voyou. « Je garde un excellent souvenir de mon passage à l’ESV et notamment la saison en moins de 13 où nous étions montés en ligue en finissant meilleur buteur du championnat. J’ai été repéré par Roland Courbis qui m’a parlé d’un centre de formation et je suis entré au centre de formation de Nîmes Olympique. J’ai quitté Vitrolles à 15 ans, un déchirement de laisser mes copains.« 

Sélectionné pour jouer en équipe de France, Guy Roux le recrute à l’AJ Auxerre avant de partir en Angleterre, son agent Pape Diouf l’ayant placé à Everton puis en Italie : « Devenu professionnel à 18 ans, je pensais avoir touché le jackpot mais en raison d’une crise financière, on n’était pas ou peu payé. Du jour au lendemain, je suis sans club et je reviens à Vitrolles. Dans le quartier, j’étais fasciné par le respect accordé à ceux qui sortaient de prison, devenir un caïd, c’est peut-être ça devenir un homme. C’est la période des braquages qui commence jusqu’à mon arrestation et mon passage au tribunal. »

Il aime Vitrolles où il a encore de la famille et surtout beaucoup d’amis : « Je suis attaché à cette ville jusqu’à la mort malgré une interdiction qui m’a empêché un certain temps de venir dans les Bouches-du-Rhône, c’est très important pour moi de revenir à la source. »

Une réinsertion par le cinéma

Les arrestations, les perquisitions, les décès de proches font partie de son passé comme l’arrivée du Front national : « Même si j’étais jeune. Avant, il y avait les centres sociaux dans les quartiers avec une vie active et du jour au lendemain, la ville est devenue quasiment morte, une cruelle transition pour nous les gamins. Nous sommes passés de faire des activités encadrées à des galères en traînant dans les rues. »

Un jour le hasard le fait rencontrer les bonnes personnes qui lui ouvrent les portes du cinéma. « J’ai fait des castings et comme je suis un compétiteur, je donne tout ce que j’ai, une nouvelle vie pour moi. Le meilleur conseil que je puisse donner aux jeunes, sans vouloir jouer au grand frère, c’est de prendre un maximum de recul avant de prendre des décisions, bonnes ou mauvaises et surtout réfléchir aux conséquences, ne pas chercher ce qu’on a à y gagner mais surtout ce qu’on a à y perdre. Il faut qu’il cible quelqu’un dans la délinquance et qu’il regarde sur un long terme ce qu’il est devenu. Ce n’est pas parce qu’il arrive dans une belle voiture qu’il a réussi dans sa vie. »

Pour Bruce, la rencontre des victimes avec les délinquants leur permet de comprendre comment et pourquoi ils passent à l’acte.

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