« Il y a beaucoup de choses dans ce scénario » : Paloma Sermon-Daï était à Vitrolles pour dévoiler son film

, « Il y a beaucoup de choses dans ce scénario » : Paloma Sermon-Daï était à Vitrolles pour dévoiler son film

Le cinéma municipal Les Lumières a eu le privilège de recevoir Paloma Sermon-Daï venue présenter en avant-première son film Il pleut dans la maison qui sortira officiellement dans les salles le 3 avril. Adolescente, cette jeune scénariste et réalisatrice belge de 31 ans a commencé par faire du théâtre et, après une année sabbatique s’est dirigée vers le cinéma, plus dans le domaine technique avant de venir à la réalisation. Paloma Sermon-Daï est actuellement en train d’écrire le scénario de son prochain long-métrage et en dévoile le sujet, les mères influenceuses sur les réseaux sociaux. Elle a pu dialoguer avec le public à l’issue de la projection. Rencontre.

Il pleut dans la maison est votre 3e réalisation, toutes déjà récompensées ?

Oui, mon premier film a été un court-métrage, mon deuxième un long-métrage documentaire et c’est mon troisième qui a obtenu le prix « French Touch » lors de la semaine de la critique du dernier festival de Cannes.

Pourquoi ce titre alors que le film se passe en pleine canicule ?

Il pleut vraiment dans la maison très délabrée où habite Purdey avec son frère Makenzy et leur mère. C’est une métaphore, cette maison qui prend l’eau c’est un très mauvais signe comme cette famille qui rencontre des problèmes. J’avais envie de trouver une phrase un peu naïve qui pouvait sortir de leur bouche.

Purdey et Makensy ne sont pas des inconnus pour vous ?

Effectivement, ils apparaissaient en 2017 dans mon film de film de fin d’études, Makenzy ; ils avaient à cette époque 10 et 13 ans. Je les ai perdus de vue pendant quelque temps. Purdey est la fille de mon demi-frère et Makenzy son demi-frère. Un jour, en croisant Makenzy, il m’a confié qu’il aurait bien envie de refaire du cinéma. Travailler avec des non professionnels présente des avantages et des inconvénients. Il faut très vite mettre le doigt sur leurs points forts et leurs faiblesses et, de ce fait, renforcer ce qui fonctionne bien et accepter d’avoir des choses qui ne fonctionneront pas. Ils ne sont pas dans un carcan et ont un jeu plus libéré. Dans certaines scènes je leur ai laissé une certaine liberté d’improvisation des dialogues.

Peut-on parler d’un film autobiographique ?

Il y a beaucoup de choses dans ce scénario. En Belgique, nous avons un gros héritage de films sociaux et j’ai grandi avec ça. J’avais du mal à m’identifier, ça ne ressemblait pas aux galères que j’ai vécues. J’avais de beaux souvenirs de très beaux étés durant mon enfance et c’est cette atmosphère là que j’ai voulu offrir dans le film. Quand j’ai travaillé avec ces deux jeunes acteurs, ils ont apporté également beaucoup lors de notre travail d’improvisation pour l’écriture. Ça m’a permis de garder leur façon de parler, leur langage pour en faire une chronique estivale et le portrait de cette jeunesse là.

Où avez-vous tourné ?

Le tournage a duré 23 jours et l’action se déroule aux lacs de l’Haut d’Heure en Wallonie, à 30 minutes en dessous de Charleroi dans le sud de la Belgique. C’est un endroit très touristique vraiment exploité que depuis une quinzaine d’années, un grand groupe hôtelier s’y est installé, ce qui a apporté un tourisme beaucoup plus embourgeoisé qui vient de Hollande et des Flandres pour pratiquer des sports nautiques. Dans cette région assez précaire, on peut constater qu’il y a quand même un choc des classes. Purdey et Makenzy qui vivent effectivement dans la précarité profitent quand même de ce tourisme. Elle travaille comme femme de ménage dans l’hôtel et son frère vole les touristes et vit dans la débrouille. Abandonnés par leur mère alcoolique, ils vont devenir adultes avant l’âge.

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