Mardi 14 mai, comme à son habitude, Sophie se rend au cimetière de la Baume Canouille à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) pour se recueillir auprès de la sépulture de son oncle. Elle apprend alors que plusieurs dégradations ont été commises le week-end précédent. « Je suis vite allé voir, heureusement il n’y avait rien sur sa tombe », souffle-t-elle. Avant de fulminer : « Pour moi, c’est de la bêtise humaine. C’est inexplicable de s’en prendre à des gens qui n’ont rien fait et qui reposent en paix. C’est sacré, on ne touche pas aux morts ! ». Dans le weekend, entre samedi midi et dimanche matin, une trentaine de sépulture ont été endommagées.
Une statue de la Vierge décapitée, des médaillons brisés dans le carré musulman
Des médaillons de défunts brisés dans le carré musulman. Des crucifix représentant le Christ arrachés. Des plaques retirées. Les dégradations se sont produites sur l’ensemble du cimetière sans viser un quartier particulier. Le drapeau tricolore au-dessus du monument aux morts ne flotte plus. Lui aussi a été enlevé. « Qu’on soit catholique, musulman, chrétien… il faut laisser les morts en paix ! Les personnes qui ont dégradé les tombes ne sont pas humaines », réagit Leïla, dont la belle-mère repose ici.
A l’entrée du cimetière, Marien et son épouse se rendent, le pas assuré, à la sépulture de leur fils. Juste à côté, une statuette de la Vierge Marie a été décapitée. « Si on avait touché à la tombe de mon fils, j’aurais été capable de faire le fou. Que l’on arrive, en 2024 à saccager des cimetières, c’est intolérable. Je ne peux pas le supporter », enrage le Vitrollais.
Plainte déposée, empreintes récupérées et bientôt une vidéosurveillance
Ce mardi, trois agents de la police judiciaire sont là pour photographier les dégradations et relever des empreintes. La municipalité de Vitrolles a porté plainte pour dégradations et profanations. Contacté par France Bleu Provence, le maire, Loïc Gachon, affirme : « Il n’y a pas de tolérance à avoir. Ce sont des actes totalement insupportables, inqualifiables ». Les proches des défunts sont d’ailleurs encouragés à, eux aussi, porter plainte et à prendre en photo les dégâts commis sur leurs sépultures.
Ils sont aussi nombreux à réclamer la vidéosurveillance sur le site. Pascal Nabera, le responsable technique des cimetières de Vitrolles, dit la réclamer depuis 2015. Selon lui, deux caméras aurait dû être mises en place en octobre. En 2020 déjà, le cimetière était déjà victime de vandalisme. Des plaques avaient été arrachées et une statue de la Vierge déboulonnée. En réaction, des travaux d’agrandissement, d’amélioration et de sécurité ont été lancés, affirme le maire de Vitrolles. « Le chantier va prochainement être livré, et la vidéosurveillance sera vraisemblablement mise en place en juillet », planifie l’élu.