Décidément, les routes du département regorgent d’individus au pied un peu lourd sur l’accélérateur. Tout comme d’individus visiblement peu attachés à leur véhicule, n’hésitant pas à foncer sur ceux des policiers. Nous relations d’ailleurs un épisode de ce type dans nos colonnes le 6 janvier dernier. Le même jour, Soulaimene, même pas 20 ans, avait aussi fait parler de lui.
Une voiture volée et du cannabis retrouvé
Jugé lundi 8 janvier, Soulaimene assurait depuis le box des prévenus passer actuellement le permis. Sans permis, donc, il avait été pourchassé par la BAC de Vitrolles, sur la D9, alors qu’il roulait à une vitesse de 230 km/h, sur une portion limitée à 90 km/h…
Pire, alors qu’il avait emprunté une sortie un peu au hasard, il s’était encastré à 150 km/h, au niveau d’un rond-point, dans la voiture des policiers municipaux qui lui réservaient un comité d’accueil.
Quoi d’autre ? Soulaimene devait un peu d’argent, à des proches, à la banque. Il avait donc accepté pour 400 euros d’amener une voiture d’un point A à un point B, pour le compte d’une personne dont on ne saura rien de plus. Sauf que cette voiture avait été signalée volée, le 31 décembre.
Si le jeune homme n’était pas poursuivi pour ces faits, le bornage du véhicule, balisé sur autorisation du procureur, avait permis aux forces de l’ordre de retrouver sa trace. Ils l’avaient ainsi suivi, depuis le Puy- Sainte-Réparade, jusqu’à la D9, où ils avaient déclenché leurs avertisseurs sonores et lumineux, à hauteur de Vitrolles.
Une course poursuite qui blesse trois agents
Soulaimene ne s’était pas arrêté et avait poursuivi sa course vers une sortie, puis dans la voiture des policiers municipaux, en blessant trois au passage (5 jours d’ITT), alors qu’un espace permettait de les contourner. Pour couronner le tout, les fonctionnaires avaient retrouvé dans le véhicule 0,96 g de résine de cannabis.
Pour sa défense, s’il avait refusé d’obtempérer, c’est parce qu’il « regardait dans le rétroviseur » la police le suivre, et n’avait pas vu, du coup, la voiture des agents municipaux. « J’ai paniqué, c’est absolument pas volontaire. » « Mais à combien pensez-vous que cette portion est limitée ? » l’interroge la présidente. « 120 ? » Raté.
i le procureur se questionne sur l’intention ou non du jeune homme de percuter la voiture des policiers, celui-ci relève les conséquences qui auraient pu « être bien plus graves ». Sa défense argue pour un « jeune homme immature, qui a mal réagi et mal géré son stress, sans savoir qu’il conduisait là une voiture volée ».
Le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison ferme assortis de 9 mois de sursis probatoire de deux ans, obligations de soin, de travail, d’indemniser les victimes (1 500 euros chacune) et de passer son permis de conduire. Il a ajouté à cela trois mois ferme pour le refus d’obtempérer et a ordonné le maintien en détention